Hier soir, j’ai participé à une dégustation des produits Compass Box.
La gamme nous était présentée dans le cadre des soirées de dégustation organisées par Robert Peccolo de l’Univers des Vins à Toulouse. C’est John Glaser lui-même, fondateur de Compass Box, qui est venu présenté ses produits.
En deux mots, Compass Box est assembleur de whiskies, c’est à dire qu’il sélectionne des fûts dans diverses distilleries, qu’il les assemble, les faits vieillir (ce qui n’est pas toujours le cas pour un assembleur), les embouteille et les commercialise.
La plupart des assemblages (ou blend pour les whiskies) sont filtrés et colorés avant embouteillage. Ce n’est pas le cas de ces whiskies.
L’approche de John Glaser est décomplexée : il est Etats-Unien, il a travaillé dans le vin, puis chez Johnnie Walker (le pauvre) avant de tomber amoureux du whisky écossais et de fonder sa société en 2000.
La dégustation d’hier soir se composait de cinq whiskies: les quatre de la gamme Compass Box (Asyla, Oak Cross, Peat Monster et Hedonism) plus une édition limitée que je n’ai pas eu le temps de goûter, et dont je ne me souvient pas du nom.
La dégustation commença par le whisky le plus léger (en terme de goût) de la gamme : l’Asyla. Nous avons ici un blend de trois single malt du Speyside (Linkwood, Cragganmore et Glen Elgin) et de deux whiskies de grain (Cambus et Cameronbridge), tous ces whiskies étant agés de 11 à 12 ans.
Ce whisky est très léger en goût, un peu trop pour moi. La qualité du whisky ne justifie pas le prix de la bouteille (30-35?).
Ensuite vient le Oak Cross, ainsi baptisé car l’assemblage est vieilli moitié dans des fûts de chêne d’origine française et moitié dans des fûts de chêne d’origine état-unienne.
Le Oak Cross est un assemblage de single malts de Teaninich, de Brora et de Carron, tous de 10 ans d’âge au moins, d’un prix compris entre 30 et 35?.
Le résultat est convaincant : assez léger mais avec des parfums subtils et complexes de vanille et des arômes fruités. La douceur caractéristique des produits Compass Box se retrouve et met bien en valeur ce qui se dégage de ce blend.
Nous voici maintenant devant la bouteille du « Peat Monster ». « Peat » en Anglais, c’est la tourbe. Nous nous trouvons donc bien devant un whisky tourbé.
Ce blend est un assemblage d’Ardmore and de Caol Ila, âgés de 10 à 17 ans. La bouteille coûte entre 30 et 35?.
Ce produit est tout à fait conforme à son titre, et ne trahit pas ses composants (personnellement, je ne connais pas l’Ardmore, mais j’ai bien retrouvé certains aspects tourbés fumés du Caol Ila).
Ce whisky est très intéressant pour deux populations : ceux qui ne connaissant pas encore le whisky, et qui ici trouveront un goût qui leur demontrera de manière flagrante qu’il n’y a pas un whisky mais une palette infinie de goûts, et les afficionados du Laphroaig et du Caol Ila. Les parfums de tourbe et de fumés sont présents dès que l’on met le nez au dessus du verre, et durent, durent en bouche.
La différence par rapport à ce que j’ai pu goûter d’un Caol Ila se trouve dans une douceur qui attenue le côté un peu violent du fumé. Très bon rapport qualité prix.
Nous voici maintenant devant le vaisseau amiral de la flotte : l’Hedonism.
Ce blend est issu de l’assemblage de deux whiskies de grain (rarement utilisés seuls dans des blends, car ils sont réputés « fades ») : le Cameronbridge et le Cambus, âgés de 12 à 25 ans. Le prix de la bouteille est compris entre 65 et 75?.
Nous nous trouvons ici devant un monument. Dès que le nez de pose au dessus du verre, le nez se remplit d’une palette impressionnante d’arômes aussi complexes qu’agréables. Le caramel, le beurre sont les premiers arômes à apparaître. Ces arômes se retrouvent en bouche, accompagnés d’une douceur et d’un velouté extrêmes. J’ai vraiment adoré ce whisky, qui m’a rappelé mes premières amours, à savoir le Redbreast.
Je le mets sur ma liste, à déguster une fois que j’aurais terminé le Redbreast 15 ans, que je n’ai pas encore acheté. D’ici un an, donc.
En conclusion, les produits Compass Box regroupent un grande palette de ce que l’on peut trouver dans le monde du whisky: l’Asyla est un whisky léger qui peut séduire, même si la bouteille est un peu cher pour le résultat. Le Oak Cross est très élégant, très bon rapport qualité prix, le Peat Monster est permet de découvrir les arômes des whisky tourbé et fumés, et l’Hedonism est un monument, cher, mais fantastique. Ce moment de dégustation a donc été un double plaisir : la découverte des produits Compass Box, dont j’avais entendu parler, et l’échange avec John Glaser, un passionné passionnant.
J’oubliais un troisième plaisir : celui d’avoir agrémenté mon bar de deux nouveaux whiskies, qui feront l’objet d’un prochain post.
J’ai participé à cette dégustation, ta description est parfaite, merci de ce compte-rendu.
J’ai pour ma part acheté une bouteille de the Peat Monster, j’apprécie particulièrement son goût tourbé. Il est mon préféré de la gamme.
A bientôt
Stef
Commentaire by Stéphane — 16 juin 2007 @ 19:13